UNE BELLE CAUSE, UNE GRANDE CHANSON

1.28.2009



Le toujours très pertinent site des Inrockuptibles nous offre une écoute à ne pas manquer: les génial TV On The Radio reprenant le divin Bowie dans sa forme la plus immortelle, Heroes. C'est à venir d'une nouvelle compilation pour une cause juste, et franchement, cette version est certainement une des meilleures que j'ai entendu. Compilation essentielle pour la section philanthropique de votre collection...

Lien (Heroes via les Inrock).
Lien (War Child Heroes).
Lien (liste des chansons de la compil).

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ÉLOGE D'UNE JOURNÉE PERDUE

1.27.2009

J’ai une tante qui est décédée récemment. Le cauchemar de toute personne vivant seule: il s’est passé plusieurs jours entre le moment où elle s’est éteinte paisiblement et le moment où un voisin bienveillant s’est inquiété de l’immobilité de ses bottes et de sa voiture qui n’avait pas encore été déneigée. Quelques jours, mais heureusement pas trop: on est pas dans une de ces histoires d’horreur trop fréquentes qui se termine avec un corps méconnaissable et un appartement insalubre.

Ma tante était une femme très active. Scrabble de compétition, championne de la cause des Fermières du Québec, religieuse défroquée, voyageuse émérite et professeur retraitée: une personnage coloré en palettes d’activités intenses. À 76 ans, j’aimerais penser qu’on pourra tous avoir une vie aussi active. La santé avait eu ses hauts et ses bas, mais rien pour l’abattre.

Un collègue philosophe a eu cette phrase pleine de sagesse l’autre jour: «The day you’re gonna die, it’s gonna be a bad day no matter what!» C’était au cours d’une conversation plutôt générale sur l’économie, mais le commentaire avait une portée plus large, je trouve. C’est certainement difficile de croire que la journée de son propre décès pourrait en être une bonne. Mais il y a aussi la manière.

Ma tante a été découverte un dimanche. La date du décès a été estimée par les autorités: sur les papiers, c’est le mercredi précédent qui aura le statut officiel. Mais après vérifications avec des amis et des connaissances, ma famille a eu vent d’une dernière conversation que ma tante aurait eu avec une de ses amies le jeudi matin. Et d’après un de ses voisins, elle avait lu son journal local livré le jeudi. On ne vit pas 76 ans sans développer des habitudes indécrottables: le journal avait été mis au recyclage, signe indéniable qu’il avait été lu et jugé digne d’être écologiquement évacué.

Bilan: elle est donc morte le jeudi. Ce qui n’est rien de dramatique: sans autopsie, la détermination d’un décès est approximative: nous avons tous été spectateurs de plus d’une enquête légiste par le biais de nos petits écrans, alors nous sommes tous un peu plus éduqués sur le sujet de cette médecine bien particulière que nous ne le devrions...

Les papiers officiels resteront donc inchangés, volant effectivement une pleine journée à ma tante, qui aurait peut-être trouvé la chose amusante. Mais ça m’attriste tout de même. Car elle a parlé a une amie, lu son journal, écouté sa télévision (le poste était toujours ouvert lorsque les policiers sont entrés), que sais-je d’autre. Je ne peux m’empêcher de penser que malgré sa fin tragique et le commentaire de mon collègue, cette dernière journée a été pour ma tante une bonne journée.

Diary of a lost day. Un bon titre de chanson. Quelque chose d’un peu triste mais pas trop, du Death Cab For Cutie, par exemple.

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LA MUSIQUE CONSOLE

1.23.2009

Il est dans le sens commun de s’exclamer que l’industrie de la musique change à cause des nouvelles technologies. Et je n’ai pas l’intention ici de vous parler de téléchargement (légal et moins), même si le sujet de la mort annoncée du disque laser en est un qui me touche directement: je suis attaché à ma collection d’albums et n’aime pas particulièrement penser à la désuétude de ce médium qui s’installe lentement. En même temps, mon iPod a changé ma vie en me libérant de la matérialité du disque compact et en créant des possibilités pratiquement infinies pour une sorte de station de radio personnalisée, à la démesure de mes goûts multiples et parfois contradictoires. Je le répéterai à chaque occasion: le plaisir apparaît souvent dans la surprise des contrastes, et la fonction aléatoire de mon lecteur, bien dirigée par les outils disponibles, me permet de mettre en scène de ces hasards forts qui mettent en valeur des musiques contrastées.

Puis-je profiter de ces fonctionnalités avancées et en même temps refuser que l’album ne soit plus pertinent à l’ère des téléchargements ciblés et des singles pour téléphones cellulaires? Je l’avoue, je n’en suis pas à une contradiction près, et je trouve que le recueil de chanson qu’on appelle l’album est une interface encore pleine de possibilités, à l’image des recueils de nouvelles littéraires ou des recueils de poésie qui continuent de foisonner, cela malgré qu’on aie déjà prédit la mort du livre sur plus d’une tribune.

Le monde de la musique change, c’est vrai; et c’est très bien ainsi. Des possibilités musicales émergent car les générations montantes ont des intérêts différents, nouveaux et créateurs eux aussi. Vous souvenez vous du film Demolition Man? Il y a cette scène fort amusante, dans une voiture de police futuriste, où Sandra Bullock et Benjamin Bratt fredonnent avec bonheur un de leurs airs préférés devant un Sylvester Stallone médusé: la ritournelle est en fait un jingle publicitaire du passé de Stallone, et l’amateur de rock’n roll n’y comprend rien. L’idée était drôle pour un film manquant de sérieux. Elle n’aurait pas été moins drôle si au lieu du jingle, le film nous avait proposé que dans le futur, la passion musicale toucherait la musique des jeux vidéos. Et alors, l’anticipation aurait frappé droit dans le mille: en preuve, je vous propose le mouvement chiptune: ces jeunes qui s’approprient les circuits audio de vieilles consoles de jeu vidéo et les transforment pour les utiliser comme un synthétiseur de studio.

Il y a quelques regroupements de ces passionnés, pas tous du même talent, mais beaucoup d’enthousiasme. Je pense entre autres à l’étiquette 8BitPeoples. Vous retrouverez sur leur site une foule de parutions, pas toutes d’égales valeurs musicales, mais c’est gratuit, alors rien ne vous empêchera d’explorer à votre guise. Quelques suggestions: d’abord l’artiste suédois Random avec l’excellente pièce Micawber’s Moan, que vous retrouverez sur son mini album Bad Joke EP; on dirait du Richard D. James dans ses périodes inspirées, et la comparaison est d’autant plus pertinente que la légende veut que le jumeau aphex modifie ses machines en direct; quoi de mieux qu’une console de jeu modifiée pour jouer une composition originale en hommage au maître? J’attirerais aussi votre attention sur un jeune du Michigan, Mesu Kasumai, dont le très 80’s friendly My Fiero vous amusera certainement, et dont les compositions originales que vous retrouverez sur ses deux albums, 3 Channel Metropolitan et Belle Isle Raceway ont de quoi retenir l’attention. Et ce ne sont pas les seuls artistes à écouter sur ce site.

Je ne voudrais pas terminer ce billet sans mentionner les torontois de Crystal Castles. À ma connaissance, ce sont les premiers qui ont réussi à faire une jonction entre l’esthétique expérimentale/industrielle et le chiptune. Quand j’écoute leur excellent premier disque éponyme, j’ai l’impression d’écouter du Chris & Cosey filtré dans une sauce Vectorman, mon jeu Sega favori. L’illusion est tellement complète qu’il y a même une pièce ou deux qui donnent envie d’aller les battre dans leur studio: on se croirait revenu à l’époque de Throbbing Gristle. Mais ce ne sont pas les quelques pièces désagréables qui donnent sa valeur à l’album: il faut écouter les mélodies puissantes accompagnées de staccatos 8-bit, s’immerger dans les diverses atmosphères tordues en s’imaginant en deux dimensions, déambulant de plate-formes en plate-formes en virevoltant au dessus des obstacles pour prendre la pleine mesure d’un album qui annonce peut-être une nouvelle direction dans la musique électronique...

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Daft Obama


Le meilleur délire, combinant deux de mes obsessions: jouets de collection et Daft Punk. À ne pas manquer...

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Wowie Zowie!

1.20.2009


Quand même!

J'adore David Bowie. Pas tout, mais il y a des périodes dans son oeuvre qui donnent dans le pur génie. Je vous promets un billet sur 1.Outside un de ces jours.

Mais Zowie Bowie? Quel idiot donne un nom pareil à son enfant? Pourquoi pas Dweezil ou MoonUnit, tant qu'à y être... On comprend qu'il change son nom pour Duncan Jones! Je devrais demander son avis à mon fils: peut-être qu'il aurait préféré un nom du genre?

Certainement, la démesure dans tout. C'est du Bowie pur. Mais un peu de retenue à un moment critique, c'est du génie aussi.

Le film a plutôt l'air bien, par contre. On troque la Space Oddity pour un Working Man plus énergique.


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Au début était la musique...

1.19.2009

Il y a ce très joli concept dans les mythes de la création de Tolkien: que le monde nait d'une chanson et que de son harmonie découle celle de l'univers en gestation. De la dissonnance naitra le mal et ses subterfuges. Si je me souviens bien, on retrouve ça dans les volumes du Silmarillion (inspiration d'un groupe prog connu avec un chanteur au nom de poisson, vous devinez qui?) et ce sont des bouquins hermétiques, s'adressant plutôt au fana qu'à l'amateur; au collectionneur d'idées complétiste le plaisir de se vautrer dans l'abondance de mots de ces opus. J'avoue faire parfois partie de ce groupe: heureusement, ça ne dure jamais trop longtemps. Dans le cas des deux volumes du Silmarillion, disons simplement que Tolkien passait plus de temps à fignoler ses mythes qu'à raconter une gentille histoire. Résultat: un long bottin mythologique sous forme d'almanach du peuple. C'est méchant, que les fans me pardonnent: je suis un traître à la cause du Seigneur Des Anneaux, je sais. (D'ailleurs, pourquoi lire ces ouvrages longs et fastidieux quand la version cinématographique de Peter Jackson en fait un résumé si efficace?)

Bon. C'est un peu en biais de ce dont je voulais vous entretenir. Tolkien, avec son idée de chanson prégnante de l'univers, n'a pas fait preuve de grande invention. Des mythes similaires sont répandus. Sans faire une recherche exhaustive, il me semble bien avoir déjà entendu quelques légendes chez plusieurs tribus amérindiennes pour le local, et je crois que du côté des aborigènes, on se raconte des histoires dans les mêmes gammes. Mais la poésie inhérente à cette idée d'une musique qui se ferait vecteur de forces cosmiques est indéniable tout autant qu’irrésistible.

Quelle musique aurait pu créer l’univers? Si on pouvait imaginer un album qui remplirait toutes les qualités nécessaires, et qui serait malgré tout intelligible pour le cerveau humain? (J’ajoute cette condition de manière facultative : il est évident que les forces de l’univers dépassent l’entendement de l’intellect humain; ce n’est que par l’usage d’outils spécialisés que notre espèce réussira à maîtriser les idées qui expriment ces forces titanesques – imaginez-vous le ferblantier, armé de lourdes pinces, de gants protecteurs et d’un masque pour cacher son visage – remplacez ce ferblantier par un sympathique cosmologue, et insérez dans ses mains, au lieu des massifs outils de métal, l’artillerie lourde de la physique des particules et des mathématiques des probabilités et vous aurez une idée de ce que j’imagine – si en plus votre cosmologue a une gueule de glam-rocker gothique vêtu d’un sarrau, vertige et folie obligent, je vous en serai reconnaissant : enfin réunis, mes héros m’inspireront plus encore!)

Quelle musique donc se ferait sage-femme de notre vaste monde? Selon vos goûts, vous répondrez différement à ma question, c’est tout naturel. D’aucuns trouveront chez les prog-rockers des épopées qui satisferont leurs ambitions créatrices. J’en connais qui pointeront plutôt du côté des modernes qui puisent eux-mêmes aux sources cosmologiques (Bartok et sa suite pédagogique pour piano Microcosmos vient à l’esprit).

Personnellement, c’est du côté des Future Sound Of London que j’ai envie de me tourner. Si les premieres productions de la formation n’avaient pas l’intérêt des albums ultérieurs (les échantillonnages mal dégrossis d’Accelerator ne permettaient pas de présager la force évocatrice des collages d’ISDN ou de Dead Cities), c’est dans la transition que se trouvent à mon avis les plus fines production du groupe. Particulièrement, la collection de remix de Lifeforms EP (Paths 1 @ 7). On y retrouve la version originale de l’album, avec la voix d’Elizabeth Fraser (des Cocteau Twins); Talvin Singh et ses légendaires tablatronics y figure, mais aussi des versions remixée d’autres pièces de l’album original, dans des formes reconstruites qui s’imbriquent et se collent les unes aux autres. Je ne dis pas que c’est le meilleur de FSOL. ISDN est probablement le meilleur album de l’histoire du groupe, qu’on lui pardonne ou non l’échantillonnage excessif de Synergy (je suis magnanime, car j’adore la citation d’Audion dans la conclusion de l’album). Mais Lifeforms EP est particulièrement bien réussi, et la répétition des motifs du single au travers des divers remixes donne au tout une ambiance digne d’une simulation cosmologique.

À écouter en contemplant des photos de Hubble, par exemple…

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All Wheel Drive: The Moon Challenge...

1.18.2009


Ne me dîtes pas que vous n'en rêvez pas vous aussi! Ou alors, c'est que vous êtes fait de marbre lunaire...

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